L'abolition de l'esclavage...(extrait du livre "les gens de la Guyane").

Les conditions de vie des escalves.
 

Ce système a revêtu en Guyane les caractères généraux de l'esclavagisme américain : Il s'agissait comme partout de l'exploitation de l'homme par l'homme, ce que donna naissance a une hiérarchie de valeurs, le préjugé initial de caste évoluant ensuite en préjugé de couleur, devenu alors déterminant.

Cependant le système Guyanais se singularise : population servile et population blanche très limitées, émergence des noirs " Marrons ", mise en valeur chaotique de la région, sous développement colonial chronique.
   Des le début de la colonisation, on s'aperçut très vite que les Européens ne pouvaient pas cultiver la terre et que le problème essentiel était celui du sous peuplement, ce qu'il est encore. On pensa alors aux indiens, mais le principe de leur liberté, solennellement proclame, était un sérieux obstacle a ce projet, qui eut pourtant un début d'exécution, et l'esclavage des indiens tourna court. A qui faire appel ? A la main-d'œuvre noire, déjà utilisée par les espagnols.Au milieu du XVIIe siècle, commerce donc la traite des noire en Guyane, qui durera deux siècles.



Mais elle sera toujours faible, comparée au nombre d'esclavages importes ailleurs. Le manque d'enthousiasme des négriers pour débarquer leur " bois d'ébène " en Guyane s'explique : ce pays était pauvre, parce qu'il avait pas de main-d'œuvre, et ne pouvait acquérir cette main-d'œuvre parce que pauvre , cercle vicieux qui ne sera jamais rompu.


L'esclavage admis et légitime en tant qu'institution, la condition de l'esclave est définie par l'édit de Mars 1685, le code Noir, d'une extraordinaire précision. Il sera suivi a la lettre. Cependant, une évolution sera sensible : au début, l'esclavage était un bien, puisqu'il permettait de sauver les armes des africains en les enlevant au paganisme. A partir de 1775, il ne fut plus considère que comme fait regrettable en soi, mais justifie par les nécessites économiques.

La situation des esclaves évoluera peu jusqu'à la fin du XVIIIe siècle : conditions matérielles misérables, libérations au compte-gouttes. Mais la controverse s'engage entre partisans et adversaires. D'ou la première abolition de l'esclavage en 1794, suivie en 1802 de son rétablissement sous une forme différente en raison de la " prospérité " de la colonie et de l'expansion des idées libérales. Des lors, les affranchissements deviennent plus nombreux et c'est - V. SCHOELCHER aidant - l'abolition définitive en 1848.

Cette abolition de l'esclavage posa un réel problème a la colonie, entraînant la ruine de son économie de plantation. On pensa donc, de nouveau. A faire appel a une autre main-œuvre, coolies de l'inde, Chinois, Africains libres. Cette politique, coûteuse mal organisée, discutée, fut abandonnée d'ou l'idée du bagne, en 1852.