La création du bagne

Des 1852, son extension sous la troisième république contribuera a la mauvaise réputation du pays. De plus, l'apport d'une main d'œuvre gratuite nuira aux efforts de formation locaux, sans apporter de contribution significative au développement. Les cicatrices de cette sinistre période sont loin d'être effacées ; les Guyanais répugnent a évoquer cette époque qui , plus que tout, a concouru a jeter le discrédit sur un pays déjà bien maltraité par son histoire.

 
Entre 1852 et 1953, plus de 60000 hommes et femmes (530 condamnés) traînèrent leur chaînes en Guyane dans la souffrance et humiliation. La plupart y trouvèrent la mort.
Il n'était pas question les premières années que de racheter ses fautes et participer a la création d'une nouvelle colonie.
Il en arrivait tant que pour désengorger les pénitenciers de la côte, des bagnes flottants nommes " le castor ", " le gardien " et " la Proserpine ", furent ancrés en rade de Cayenne. Mais les conditions de détention difficiles, dans un milieu naturellement hostile, ainsi que les attaques répétées de la fièvre jaune, mirent en pièce les beaux objectifs humanitaires du bagne. Ainsi, des 1885, il ne s'agissait plus pour l'administration que de se débarrasser définitivement des " irrécupérables ", criminels et prisonniers politiques.

Tous débarquaient a Saint Laurent du Maroni dans le camps de " La transportation ", puis étaient dirigés vers Cayenne, Kourou, Les Iles du salut, ou sur le plateau se St Jean du Maroni pour les relégués condamnés au bannissement a vie.

Chacune des trois Iles du salut choisissait ses " pensionnaires " Les ateliers et la guillotine étaient sur l'Ile Royale, les plus coriaces moisissaient en cage a la " réclusion " de l'Ile St joseph et les " politiques " se désolaient sur l'Ile du diable que l'on aperçoit ici a travers une fenêtre de l'abattoir de l'Ile Royale. Le célèbre capitaine Dreyfus y fut exilé a tord pendant quatre années.


Extrait du livre "Bonjour la Guyane" de Jean Michel RENAULT