Les hmongs...

Extrait du livre "Les gens de la Guyane"


 Ils sont près de 1600 dont la moitie n'a pas 18 ans, repartis en trois villages qu'ils ont construits de leurs mains : Cacao installe en 1977 en pleine foret a 75 au sud de Cayenne d'accès peu facile. Javouhey, en 1979, a 30 Km de Saint-laurent du Maroni, sur le site d'une léproserie fondée en 1822 par la Mère Javouhey, figure légendaire de Guyane. Et Rococoua, en 1990 aux environs d'Iracoubo avec une quinzaine de familles.

     

 

L'histoire des hmongs - "Hommes libres" dans leur langue - est celle d'une longue et tragique errance commencée il y a un des siècles en Asie. Originaires du Nord de la Chine, ils fuient a la fin du XIXe siècle vers le Vietnam, la thaïlande et surtout le haut laos.

Guérillas, guerres, massacres ne cessent pas et fuyant enfin le communisme, ils se retrouvent en 1975 dans les camps de réfugies en thaïlande ou ils s'organisent et négocient leur installation en groupes dans les pays d'accueil.


La France en reçoit quelques 110 000 qu'on installe surtout dans le midi, dans des communes rurales.


Pour la Guyane, la décision est différente : on les installera dans des villages créés de toutes pièces. L'idée est de faire venir des familles regroupes en clans qui dans leur propre cadre villageois, retrouverons les conditions de vie et de leur travail qui étaient les leurs dans leur pays.

Une condition : ce seront des agriculteurs, 1/3 catholiques, 1/3 protestants, 1/3 animistes.


Défrichement, construction de maisons, mise en culture, organisation de coopératives : Il a fallu beaucoup de sueur, d'engrais, d'insecticides, pour un sol très pauvre, 200 hectares a cacao, 300 a Javouhey ou le sol est plus fertile. Les hmongs réussissent a obtenir ce qui paraissait impossible en Guyane : des tonnes de fruits et de légumes souvent inconnus en Guyane, qui assurent aujourd'hui l'essentiel de la production maraîchère et fruitière du pays : 20 a 30 tonnes chaque semaine sur le marche de Cayenne, Saint Laurent, Kourou. Non sans difficultés, dans les premiers années, ou ils sont a plusieurs reprises expulses de ces marches.