Les Marrons
Extrait du livre "Les gens de la Guyane"
Au milieu du XVIIIe siècle, la colonie hollandaise avait atteint une grande prospérité,
fondée sur l'exploitation de dizaines de milliers d'esclaves. A la suite de révoltes des groupements
de rebelles se constituent dans l'arrière-pays et mènent une guérilla contre les plantations
du littoral, notamment pour y libérer leur frères. Les marrons étaient nés - de l'espagnol
"Cimarron" , sauvage premier nation d'esclaves noirs libres d'Amérique.
Phénomène que l'esclavage sécrétait par son existence même, le marronnage ne
fait que s'amplifier. La répression, les expéditions militaires ne purent l'enrayer .La couronne
hollandaise se voit contrainte, des 1760 de reconnaître l'indépendance des nouvelles tribus naissantes,
Ndjuka, Saramaka, Paramaka, Matawai, Kwinti, enfin les boni, groupe constitué vers 1780. Refoules dans le
Haut Maroni après une guerre de quatre ans contre les armées hollandaises, ils s'allient aux Amérindiens
Wayana, adoptant intégralement leurs techniques de chasse, de pêche et d'agriculture et s'installent
définitivement sur le sol de la Guyane Française.
Ainsi seuls de tous les Noirs transplantes sur le continent américain, les Noirs Marrons ont créé
de toute pièces des structures tribales, construisant une culture originale faite d'éléments
empruntes au Congo a l'Ashanti et au Dahomey.
Ils sont de 40 a 50 000, impossibles a dénombrer exactement, ces descendants des Marrons. Des six tributs
formées au XVIIIe siècle, exemple des société marrons afro-américaines les mieux
préservée jusqu'a nos jours, seuls les boni vivent en totalité en Guyane Française.
Ce sont les "Africains de Guyane".
Les autres se repartissent soit entièrement au Surinam soit a cheval sur les rives du fleuve frontière,
entre les deux pays, soit en partie sur le territoire guyanais ou se sont établis pour certains depuis des
dizaines d'années : 1200 Paramaka, 800 Saramaka dont la majorite, environ 30 000 personnes se trouve au
surinam.